L'ancien Relais de la Poste aux Chevaux
de Lieu-Saint-Amand
Ce relais de la Poste aux Chevaux était situé au 55 Avenue de Bouchain sur le territoire de Lieu-Saint-Amand, près de la voie de chemin de fer.
On parlait de relais de Bouchain car la ville était connue comme place forte et capitale de l'Ostrevant.
Jusqu'à la révolution de 1789, la ville de Bouchain apparaît dans l'histoire comme très importante et même après 1789, elle restera une place forte terriblement efficace.
L'existence de la Poste aux chevaux remonte à une date très lointaine, probablement vers 1600 ; l'histoire nous dit qu'en 1771 la Poste aux chevaux se trouvait à un endroit appelé le « Pavé de Valenciennes » à l'extérieur des défenses fortifiées de Bouchain sur la commune de Lieu-Saint-Amand.
Pourquoi « Pavé de Valenciennes », expression qui subsiste encore aujourd'hui ? Parce que vers 1730, c'est à dire sous le règne de Louis XV, on commença à s'occuper des routes et on entreprit le pavage de la route conduisant de Cambrai à Valenciennes.
Une Poste aux chevaux servait de relais car il fallait changer les chevaux entre deux villes.
Elle accueillait également les voyageurs de la diligence et leur offrait le gîte et couvert.
La diligence transportait de 15 à 20 personnes et était attelée de six chevaux.
Les grands personnages se déplaçaient en calèche tirée par deux à quatre chevaux.
Le relais de Poste occupait une superficie d'un demi-hectare comprenant côté route les cuisines, salle d'auberge et chambres et côté opposé les écuries et le grenier à foin.
Au milieu, de vastes cours permettant l'évolution des attelages. De l'autre côté de la route il y avait un abreuvoir pour les chevaux.
Les villes desservies étaient Cambrai et Valenciennes et au delà Paris et Mons puis Bruxelles, ainsi que Douai.
La Poste aux chevaux fut détruite en 1793 par ordre du général en chef de l'armée du Nord, le général Dampierre, pour les besoins de la défense et pour éviter qu'elle ne serve le couvert à l'ennemi en l’occurrence les armées autrichiennes qui occupaient la région.
La Poste aux chevaux fut ensuite reconstruite avec des murs percés de meurtrières encore visibles aujourd'hui.
La Poste aux lettres, assurée par les diligences, amenait tous les jours le courrier et assurait également chaque jour son départ.
Elle était gérée par un Maître de Poste qui était un personnage important et influent.
On a peu de renseignements sur les noms des titulaires de cette fonction, il en est un qui marquera, c'est celui de Louis Auguste BRUNEAU qui fut maire de Lieu-Saint-Amand et dont les descendants ont conservé la charge jusqu'à la disparition des relais de Poste à la fin du 19ème siècle à l'avènement du chemin de fer.
La petite diligence, sur les beaux chemins de France, n'est plus qu'un lointain souvenir romantique.
Peu après, la famille MAHIEU y géra une fonderie et une faïencerie.
Parmi les personnages célèbres qui passèrent par ce relais on peut citer:
Louis Philippe d'Orléans, duc de Chartres en 1741.
Louis XV en 1744.
Mozart, en famille, en 1763 et en 1766.
L'Empereur Napoléon et l'Impératrice Marie-Louise firent halte au Relais en se rendant à Bruxelles en 1810.
Léopold 1er, roi des Belges en 1832 allant à Compiègne.
Louis-Napoléon Bonaparte (futur Napoléon III), fils du roi de Hollande Louis (frère de Napoléon) et d’Hortense de Beauharnais, s'évade du fort de Ham (Somme), passe au relais de Poste de Lieu-saint-Amand où il change de postillon et de chevaux Le 25 mai 1846.
La Duchesse d'Orléans et ses fils y firent étape en 1848.
Avant son départ, la Duchesse remit un chapelet à une femme de chambre. Ce chapelet est devenu un souvenir précieux de la famille Roussiez qui en fit don au Musée de Bouchain en 1975.